Pourquoi faut-il connaître le genre littéraire d’un texte biblique ?

Louis L. • 21 octobre 2024

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends."


Lorsque Victor Hugo écrit ces lignes à propos de la commémoration de la mort de sa fille, il ne cherche pas à faire un commentaire agricole sur l'aspect de la campagne au mois de septembre et ne cherche pas non plus à expliquer son point de vue sur la spiritualité après la mort : croit-il vraiment que sa fille l'attend ? Ici, il cherche à exprimer un sentiment de deuil et de tristesse. Il est donc inapproprié de se demander à partir de ce texte si Hugo croyait aux fantômes, par exemple ! Certaines questions peuvent se poser à certains textes, et d'autres non. Ce ne sont pas toujours les mots eux-mêmes qui déterminent le contenu du texte, mais c'est aussi le contexte. Le premier contexte à connaître est le genre littéraire.


Ceci est d'autant plus vrai lorsqu'on lit un texte biblique. Pourquoi ? Car nous avons la foi que la Bible est un canon, source de vérité, il faut donc la lire en respectant son contenu sans le pervertir. La Bible est aussi une collection de textes venant de plusieurs auteurs et de plusieurs lieux et époques différents. Ainsi, il ne faut pas tomber dans le risque de déformer ce qu'elle dit en ne lisant que les mots sans prendre en compte le contexte. Si en ouvrant la Bible on lit "Oui, depuis ma naissance, je suis coupable ; quand ma mère m'a conçu, j'étais déjà marqué par le péché.", on pourrait se dire : voilà donc une preuve du péché originel (la croyance que chaque humain naît dans un état de péché et donc séparé de Dieu). Mais si l'on dit cela, on sous-entend que cet extrait biblique annonce une vérité théologique (sur l’état de péché de chaque être humain). Or, cette phrase est tirée d'un Psaume (Ps 51:7). Ce psaume exprime un sentiment de culpabilité profond, accompagné d'une demande intense de pardon, tout cela dans un style poétique, propre à l'ensemble des psaumes, et présenté dans le contexte du roi David ayant péché contre Dieu par son adultère avec BathShéba. Lire ce texte en cherchant un argument théologique pour le concept de péché originel serait inapproprié car ce n’est pas le but du texte tel qu’il se présente. Ce serait imposer une lecture qui n’est pas originellement présente dans le texte. Toutes les questions ne sont pas légitimes à poser à tout texte biblique. Pour bien lire la Bible comme elle se présente à nous et sans lui imposer notre propre subjectivité, il est important de garder en tête le contexte, et donc en premier lieu le genre littéraire.


Conclusion : pour mieux interpréter un texte biblique, il est conseillé de commencer par reconnaître quel est le genre littéraire du texte (poétique, historique, narratif, parabole, apocalyptique, etc.), puis de rechercher quels sont les codes et les sous-entendus liés à ce genre littéraire à l'époque de son écriture. On peut trouver ces informations notamment dans des livres d'introduction à la Bible écrits par des théologiens. Vous pouvez également retrouver, dans les recommandations, le lien vers les documents sur les genres littéraires écrits par notre frère et enseignant Pierre-Louis sur son site.

par Lisa K. 21 octobre 2024
Le thème de mai dernier était « Lutter avec la guerre et les politiques en tant que chrétiens ». Face au contexte actuel des guerres en Ukraine, à Gaza et ailleurs dans le monde, ou encore des contextes tendus politiquement dans de nombreux pays, il semblait important d’en parler, d’avoir une discussion ouverte et des enseignements sur l’attitude à avoir en tant que chrétien. C’était un weekend riche en enseignement et en communion fraternelle ! Voici quelques extraits du weekend : • La conscience individuelle. La conscience est un thème que l’on retrouve régulièrement dans les écrits de Paul. La poursuite d’une bonne conscience peut nous stimuler dans notre croissance spirituelle. Mais avoir une bonne conscience ne veut pas toujours dire que nous avons raison. Nous devons entraîner nos consciences et prendre le temps de poser la question « qu’est-ce qui est bon ? ». • L’église dans la société. Dieu nous appelle à marcher avec lui, pas en opposition au monde mais en partageant sa Parole et sa grâce avec tous. • Théorie de la « guerre juste ». Lorsque le christianisme est devenu religion d’Etat au 4e siècle et a assumé le rôle de gouvernement, il a dû assumer certains rôles comme celui de défense. L’église s’est retrouvée à justifier que des chrétiens soient des soldats, alors que les premiers chrétiens y étaient vivement opposés. Une théorie se développe : si une cause juste peut être identifiée, ainsi qu’une manière juste de faire la guerre, alors la guerre peut être considérée comme acceptable. C’est cette même théorie qui anime beaucoup de débats aujourd’hui et même nos lois internationales. Cette classe était particulièrement intéressante pour questionner nos manières de penser au sujet de la guerre et révéler lorsqu’elles ne sont pas toujours basées sur les Écritures. • La question du service militaire. Sans offrir de réponse directe, l’enseignant a partagé l’histoire des églises du Christ (notre mouvement) et son positionnement historiquement pacifiste, qui a évolué au fur et à mesure, en reléguant la question à la conscience personnelle. En écho à la classe sur la guerre juste, il a fait une présentation convaincante de l’idée que l’église et les gouvernements ont des rôles différents, donnés par Dieu. D’une part l’église, ambassadrice de la grâce de Dieu et d’autre part les gouvernements, chargés de prendre soin de la sécurité et de la défense, ces rôles n’étant pas censés être mélangés. • Après un témoignage émouvant d’un couple Russo-Ukrainien sur leur cheminement pour s’attacher au réconfort de Dieu, nous avons creuser un cas d’étude sur la vie de Dietrich Bonhoeffer. Comment cet homme pacifiste a-t-il finalement participé à un complot pour assassiner Hitler ? Ses écrits nous montrent sa lutte interne face au choix impossible de se condamner devant Dieu par le silence face à l’injustice, ou par la participation au meurtre d’un homme et devoir s’en remettre à la grâce de Dieu. • La maturité émotionnelle et le trauma. Un thème encore trop peu discuté dans nos églises, malgré son impact sur notre relation avec Dieu. On vous invite à écouter les classes et rendez-vous le 23 novembre pour une session en ligne sur les Psaumes !
par Olivier L. 21 octobre 2024
La sobriété est un thème d’actualité. Que ce soit dans le domaine écologique en rapport à l’utilisation des ressources de la planète ou dans le domaine des finances publiques pour les états ou les collectivités locales, domine un sentiment d’impuissance à parvenir à la sobriété nécessaire. Niveau individuel, beaucoup éprouvent des difficultés à garder sous contrôle leur gestion de l’argent ou de leur temps. La sobriété est un thème important dans la bible que l’on retrouve surtout dans la 1ere épître de Pierre mais aussi entre autres en 1 Thessaloniciens, Timothée et Tite. Les termes grecs traduits par sobre ou sobriété sont Nepho /Nephaleos (8 fois dans le NT) et Sophron/ sophroneo (10 fois dans le NT). Les deux racines sont associées à l’idée de modération et maîtrise de soi, la première est aussi associée à l’idée d’être concentré en esprit. Deux passages utilisent simultanément les deux racines : 1 Pierre 4.7-8 : La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres (sophroneo) afin de vous livrer (nepho) à la prière.8 Avant tout, ayez un amour ardent les uns pour les autres, car l’amour couvrira une foule de péchés. 1 Timothée 3.2 : Il faut donc que le responsable soit irréprochable, fidèle à sa femme, sobre (sophron) , réfléchi (nephaleos) , réglé dans sa conduite, hospitalier, capable d’enseigner. La sobriété biblique est associée à la modération, la maîtrise de soi mais aussi l’action, l’éveil. Elle est tournée vers la lumière, l’espérance, l’amour, la prière. Tout cela est bien résumé en 1 Th.5.6-8 : Mais vous, frères et sœurs, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. 5 Vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres.6 Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres (nepho) . 7 En effet, ceux qui dorment dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent s’enivrent la nuit. 8 Mais nous qui sommes du jour, soyons sobre (nepho) , enfilons la cuirasse de la foi et de l’amour et ayons pour casque l’espérance du salut. Le chrétien est appelé à être sobre pour pouvoir mobiliser l’ensemble de ses ressources (temps, argent, énergie …) pour ce qui compte vraiment. Beaucoup de choses auxquelles on sacrifie trop de notre temps, argent, énergie nous distraient, nous apportent un plaisir immédiat mais ne nous remplissent pas vraiment et ne nous procurent pas une joie durable, et parfois même nous volent notre joie et notre motivation. Mener notre vie selon Dieu nous rend heureux, grâce à des relations plus profondes et une vie qui a du sens : Esaïe 55.1-2 : « Vous tous qui avez soif, venez vers l’eau, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait sans argent, sans rien payer !2 Pourquoi dépensez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez-moi vraiment et vous mangerez ce qui est bon, vous savourerez des plats succulents ».
par Ann K. 21 octobre 2024
Le mot "Dîme" vient du grec deka et du latin decima qui signifient dix. Abram a donné “la dîme” à Melchisédek (Gn 14:17- 20). Jacob promet à Dieu un dixième (Gn 28:10-22). Dans l'Antiquité, il était courant de donner une partie de ses revenus, souvent un dixième, à une plus grande puissance pour des raisons politiques, militaires ou religieuses. L'obligation d'offrir un dixième des récoltes et du bétail a ensuite fait partie de la loi mosaïque (Lv 27:30). Cette offrande avait trois usages : • Le patrimoine du Lévite (Nb 18:12-32) • Une fête annuelle pour tous (Dt 12-15) • Aide aux personnes dans le besoin : l’étranger, l’orphelin, la veuve (Dt 14:28- 29, 26:12) Dans les textes bibliques plus récents, la dîme est mentionnée de façon négative : les Israélites ont déshonoré Dieu au lieu de l'honorer (Ma 3 ; Mt 23:23). Les commandements relatifs à la dîme n'apparaissent plus explicitement dans le NT. Cependant, les dons volontaires se sont poursuivis en réponse à l'exemple et à l'enseignement de Jésus. Les dons généreux et joyeux des églises macédoniennes (2 Co 8, 9) sont un exemple instructif et inspirant de dons volontaires pour les besoins de l'église de Jérusalem. Les écrits chrétiens de la deuxième génération (comme le Didaché) encouragent les chrétiens à donner généreusement. Ces dons répondaient aux besoins des nécessiteux (Didaché 4:7-8) et des prophètes (Didaché 13:3-4), entre autres. Selon Tertullien (2e-3e s.), les païens disaient "Voyez comme ils s'aiment" lorsqu'ils voyaient la bonté des chrétiens. Au fil des siècles, la dîme officielle est réinstituée dans l'Église. Le Concile de Mâcon en 585 a intégré la dîme dans le droit canonique. Charlemagne (fin 8e s.) a rendu obligatoire la dîme comme impôt sur les produits agricoles. Les réformateurs (16e s.) avaient des avis partagés sur la dîme. Aujourd'hui, les églises protestantes et évangéliques ont des positions différentes sur la question de savoir si donner dix pour cent de ses revenus est obligatoire ou non. Alexander Campbell, dans les années 1800, l'un des fondateurs du mouvement de restauration qui a donné naissance aux Églises du Christ, désapprouvait l'utilisation de l'AT pour justifier des pratiques telles que la dîme pour payer les prédicateurs. Pour revenir à l'exemple de l'église du NT, les parallèles avec les objectifs de la dîme de l'AT sont évidents. • Le soutien des personnes dédiées à certains rôles et tâches (ex Ep 4:11-13; Dt 25:4) • Les agapes (ex Jd 1:12) • Aide aux personnes dans le besoin (ex Ga 2:10; 1 Tim 5) Paul affirme que Le Christ nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres (Ga 5:1). Comme les premiers chrétiens, nous avons été libérés, nous ne sommes plus sous la loi mosaïque, et sommes donc libres de donner généreusement et joyeusement pour honorer et imiter notre Seigneur.
par Louis L. 21 octobre 2024
Les quatre évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean) sont les premiers livres du Nouveau Testament. Que dire de ce genre littéraire pour nous aider à mieux les comprendre ? Les Évangiles présentent un genre littéraire unique et original, et chaque Évangile a son propre style ! Luc se rapproche peut-être le plus d'une biographie moderne, en accumulant des données historiques et géographiques précises sur Jésus, mais même lui a un but et un public spécifiques (Lc 1:1-4), et, comme les trois autres, il a dû faire des choix d'organisation et de présentation de certaines histoires. Il faut retenir que les Évangiles cherchent à communiquer à la fois des vérités historiques et des vérités théologiques. Pour nous, lecteurs contemporains, il est plus sage de les lire comme des témoignages vivants plutôt que comme des biographies objectives et impersonnelles. Jean, par exemple, explicite le but de son Évangile : que nous croyions que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu (Jn 20:31). Comment sont nés ces textes ? La culture littéraire de l'époque de Jésus différait grandement de la nôtre, avec une forte tradition orale. Les "textes" étaient transmis et appris oralement. Ceux qui ont vécu avec Jésus ont donc probablement transmis oralement ses paroles et ses actes sous forme d'unités littéraires indépendantes, avant qu'elles ne soient compilées et mises par écrit plus tard. Cela explique les différences entre les Évangiles, tant au niveau de certains détails que de la structure globale. Les chrétiens se sont toujours réunis régulièrement pour partager des histoires, témoigner sur Jésus et se souvenir avec précision de son enseignement, et c'est dans ce contexte que les Évangiles ont été finalisés par écrit, parfois plus de 30 ans après son ascension. Que garder en tête lorsqu'on lit ces Évangiles ? Premièrement, que leur but est de témoigner de Jésus-Christ tel qu'il a été vu, entendu et compris par les premiers chrétiens qui ont reconnu en lui le Messie. Il peut être intéressant de se replacer dans ces deux contextes pendant nos lectures : celui de l'époque de Jésus (années 30) et celui des narrateurs et des églises naissantes (années 60-90). Ensuite, les différences entre les Évangiles ajoutent à leur richesse et ne doivent pas être perçues comme des problèmes. Le fait qu'il y ait quatre Évangiles différents est une chance, pas un désavantage ! Enfin, les Évangiles cherchent à nous faire entrer en relation avec Dieu, souvent par des tensions, des questionnements et des étonnements. Contrairement à une biographie contemporaine qui cherche à apporter des réponses et des faits historiques, les Évangiles cherchent parfois plutôt à provoquer des questions et des réflexions théologiques, tout ça dans le but de nous amener à mettre notre foi dans le Fils de Dieu. Bonne lecture !
par Ann K. 21 octobre 2024
Par où commencer dans le monde de la littérature chrétienne ? Entrer dans une librairie chrétienne comme la Maison de la Bible, la CLC ou la Librairie 7ici ? Consulter les sites web des magasins ? Chercher sur internet ? Comme Olivier l’a mentionné, « lire des livres, et pas seulement la bible, apporte beaucoup. » Après la Bible, je peux facilement citer plusieurs livres qui ont fait une différence dans ma vie. Tactique du diable (CS Lewis) ; 3 hommes et une couronne (Gene Edwards) ; Connaître Dieu (JI Packer) ; Furieux ! Furieuse ! (Gary Chapman) ; et Surprised by Hope (NT Wright), pour n'en citer que quelques-uns. Alors, comment plonger dans l'océan de la littérature biblique sans se noyer ? L’immensité des thèmes de la « Vie chrétienne » ou de l’« Édification » peut parfois être déboussolante. Les titres et les couvertures sont conçus pour être attrayants, mais « l'habit ne fait pas le moine ». Comment s'y prendre ? Voici quelques idées : 1. Demander à des chrétiens de son entourage des recommandations de livres. « Celui qui écoute les conseils est sage » (Pr 12:15). Certains frères et sœurs se distinguent par leur culture générale en matière de lecture et de connaissance de la Bible. D'autres ont des années de lecture de la littérature biblique derrière eux. Quels livres recommanderaient-ils pour s'encourager, être défié ou réconforté, mieux connaître Dieu, développer son caractère, etc. ? 2. Consulter la bibliographie d'un livre et lire les notes de chapitre. Si vous avez eu une bonne expérience avec le livre que vous venez de lire, le fait de rechercher certains des livres que l'auteur a lus peut vous conduire à une lecture de plus grande qualité. 3. Les livres sont comme les poissons : on mange la chair et on jette les arêtes. Le monde chrétien est comme un grand bocal à poissons. Il existe une grande variété de positions doctrinales : Catholique, protestant, charismatique, libéral, conservateur, etc. Soyez attentif à la formation de l'auteur et à ses positions doctrinales : les auteurs peuvent avoir un parti pris et le fait de connaître leurs antécédents peut aider à trier la chair des arêtes. La lecture de livres qui contiennent plus de chair que d'arêtes est plus satisfaisante, ce qui nous ramène à la première suggestion. Pour ceux qui se sentent à l'aise en anglais, la liste « Helpful Books * » de Douglas Jacoby est mise à jour régulièrement et fournit des recommandations dans de nombreux domaines. Certains des livres ont été traduits en français. Bonne lecture à tous ! * https://www.douglasjacoby.com/wp-content/uploads/Helpful-Books-Nov-2023.pdf
par Olivier L. 21 octobre 2024
Lire des livres, et pas seulement la Bible, apporte beaucoup. L’apôtre Paul avait probablement l’habitude de lire régulièrement, puisqu’il a demandé à Timothée de lui rapporter les livres laissés à Troas (2Tm.4.13) et qu’il était capable de citer des auteurs grecs (Ac.17.28, Ti.1.12…). Lire un auteur chrétien ou écouter un enseignant ou prédicateur autre que ceux de notre assemblée ou groupes d’églises nous permet parfois d’avoir un nouveau regard sur la Bible, Dieu, Jésus ou la vie chrétienne. Nous pouvons ainsi enrichir notre connaissance et parfois trouver un regain de motivation dans notre vie chrétienne, ou simplement des ressources pour mieux aider ceux qui nous entourent. Il serait dommage de s’en priver. Certains auteurs ont eu un impact très positif sur ma foi ou sur ma capacité à faire connaître Dieu autour de moi. Cependant, j’ai remarqué que mon enthousiasme face à certains livres pouvait m’amener à devenir « fan » d’un auteur ou d’un prédicateur au point de m’en faire inconsciemment un maître vers lequel j’aurais tendance à me tourner en premier pour connaître sa position sur des questions que je me pose ou des sujets de débat dans l’église. Or, pour un chrétien, la place de maître est déjà prise (Mtt.23.8) : « Mais vous, ne vous faites pas appeler maîtres, car un seul est votre maître, [c'est le Christ,] et vous êtes tous frères ». S’il est bien de lire des auteurs chrétiens pour compléter sa lecture de la bible ou avancer sa réflexion sur certains sujets et s’il est normal d’en admirer certains, nous ne devons pas faire de notre auteur ou prédicateur favori notre guide de référence. Notre référence, c’est Jésus et sa parole. Cela risque, de plus, à contribuer à créer des divisions dans l’assemblée, comme cela s’est produit pour les Corinthiens (1Co.1.11-13) : En effet, mes frères et sœurs, j'ai appris à votre sujet, par l'entourage de Chloé, qu'il y a des rivalités entre vous. Je veux dire par là que chacun de vous affirme : « Moi, je me rattache à Paul ! » « Et moi, à Apollos ! » « Et moi, à Céphas ! » « Et moi, à Christ ! ». On peut discerner que notre attachement à un auteur ou prédicateur commence à aller trop loin quand on ressent de la fierté à faire partie de ses disciples, quand on invoque l’opinion de cette personne comme l’argument décisif sur les sujets de discussion, quand on l’utilise pour juger les autres auteurs, enseignants, prédicateurs. Pour reprendre les mots de A. Rajkumar lorsqu’il a pris conscience de sa fascination excessive pour Tim Keller, « lorsque vous avez l'impression de ne pas avoir de nom pour vous-même, vous avez tendance à mendier, à emprunter et à voler le nom de quelqu'un d'autre. »* Alors lisons, lisons beaucoup, en tirant des bibliothèques des livres nouveaux et anciens à l’image du scribe (Mtt.13.52) mais rappelons-nous que nous avons un seul maître et que tous ces auteurs, prédicateurs, enseignants sont des frères et pas des maîtres. * https://in.thegospelcoalition.org/blogs/the-weary-soul-rejoices/how-tim-keller-cured-me-of-my-fascination-with-tim-keller/
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