Lire des livres, et pas seulement la Bible, apporte beaucoup. L’apôtre Paul avait probablement l’habitude de lire régulièrement, puisqu’il a demandé à Timothée de lui rapporter les livres laissés à Troas (2Tm.4.13) et qu’il était capable de citer des auteurs grecs (Ac.17.28, Ti.1.12…).
Lire un auteur chrétien ou écouter un enseignant ou prédicateur autre que ceux de notre assemblée ou groupes d’églises nous permet parfois d’avoir un nouveau regard sur la Bible, Dieu, Jésus ou la vie chrétienne. Nous pouvons ainsi enrichir notre connaissance et parfois trouver un regain de motivation dans notre vie chrétienne, ou simplement des ressources pour mieux aider ceux qui nous entourent. Il serait dommage de s’en priver. Certains auteurs ont eu un impact très positif sur ma foi ou sur ma capacité à faire connaître Dieu autour de moi.
Cependant, j’ai remarqué que mon enthousiasme face à certains livres pouvait m’amener à devenir « fan » d’un auteur ou d’un prédicateur au point de m’en faire inconsciemment un maître vers lequel j’aurais tendance à me tourner en premier pour connaître sa position sur des questions que je me pose ou des sujets de débat dans l’église. Or, pour un chrétien, la place de maître est déjà prise (Mtt.23.8) : « Mais vous, ne vous faites pas appeler maîtres, car un seul est votre maître, [c'est le Christ,] et vous êtes tous frères ». S’il est bien de lire des auteurs chrétiens pour compléter sa lecture de la bible ou avancer sa réflexion sur certains sujets et s’il est normal d’en admirer certains, nous ne devons pas faire de notre auteur ou prédicateur favori notre guide de référence. Notre référence, c’est Jésus et sa parole. Cela risque, de plus, à contribuer à créer des divisions dans l’assemblée, comme cela s’est produit pour les Corinthiens (1Co.1.11-13) : En effet, mes frères et sœurs, j'ai appris à votre sujet, par l'entourage de Chloé, qu'il y a des rivalités entre vous. Je veux dire par là que chacun de vous affirme : « Moi, je me rattache à Paul ! » « Et moi, à Apollos ! » « Et moi, à Céphas ! » « Et moi, à Christ ! ».
On peut discerner que notre attachement à un auteur ou prédicateur commence à aller trop loin quand on ressent de la fierté à faire partie de ses disciples, quand on invoque l’opinion de cette personne comme l’argument décisif sur les sujets de discussion, quand on l’utilise pour juger les autres auteurs, enseignants, prédicateurs. Pour reprendre les mots de A. Rajkumar lorsqu’il a pris conscience de sa fascination excessive pour Tim Keller, « lorsque vous avez l'impression de ne pas avoir de nom pour vous-même, vous avez tendance à mendier, à emprunter et à voler le nom de quelqu'un d'autre. »*
Alors lisons, lisons beaucoup, en tirant des bibliothèques des livres nouveaux et anciens à l’image du scribe (Mtt.13.52) mais rappelons-nous que nous avons un seul maître et que tous ces auteurs, prédicateurs, enseignants sont des frères et pas des maîtres.
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